

Alors quand j’ai vu ce livre chez Violette & Co (la librairie voir site ICI) je n’ai pas hésité. Il y est bien entendu question de loi du plus fort, de cohésion du groupe, d’une religiosité mise au service de la domination masculine et du contrôle des faits et gestes réels ou fantasmés de chacun-e, d'un sentiment d’exclusion sociale et de projection de cette exclusion sous une autre forme (homophobie, lesbophobie, sexisme) : il ne s'agit pas d'accuser ou d'excuser, mais de comprendre pourquoi et comment cela peut évoluer ...
L’auteur rappelle aussi les dates clés de l’acquisition par les homosexuels de leurs droits, déjà simplement à «exister» et qui sont très récents en France, ainsi que quelques mots sur les principales religions et de leur manière d’appréhender la question. Cela permet de placer la gravité du phénomène des ghettos dans un contexte plus global et lui aussi discriminatoire.
J’ai apprécié la manière dont chaque témoin parle de sa manière de vivre ou plutôt de survivre, entre dissimulations, souffrances, à la fois socialement (quartier, travail) mais aussi et surtout en famille, avec parfois aussi de belles (mais difficiles !) histoires de vie ! ...
En tant que femme et féministe j’ai bien entendu noté le lien souvent fait par l’auteur entre flambée de sexisme, de machisme, mépris des filles et par extension du féminin, et homophobie / lesbophobie, défaut d'éducation sexuelle et tabou d'une part, et paradoxalement la pornographie comme référence ...
L’auteur, Franck Chaumont, a été journaliste à Beur FM puis RFI et a dirigé la communication du mouvement Ni putes Ni soumises.
«Homo-ghetto» gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République, de Franck Chaumont, éd. le Cherche-midi (2009), 200 pages, 15 euros. Un lien sur ce livre sur le site Prochoix ICI