Communiqué de presse - 31 mai 2013
Au titre d’un objet social commun, les droits des femmes en général et la lutte contre les violences faites aux femmes en particulier, et comme la loi le leur permet, cinq importantes associations féministes : Chiennes de garde, Collectif Féministe Contre le Viol, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Femmes Solidaires et Mouvement Français pour le Planning Familial.
ont engagé une procédure contre les textes sexistes d’Orelsan en août 2009.
Considérant que de
nombreuses expressions des textes de ce chanteur sont explicitement et
violemment sexistes, les associations ont porté plainte «pour injures publiques à raison du sexe, et incitation à la haine, à la violence et aux discriminations à raison du sexe»
selon les articles de loi qui interdisent ce type de propos (articles
29, alinéa 2 et 33, alinéa 4 et article 24, alinéa 9 de la loi de 1881,
modifiée le 30 décembre 2004).
Au terme de plus de 3
ans et demi de procédures, les associations ont été entendues au cours
du procès qui a eu lieu au Palais de justice de Paris le jeudi 21 mars
dernier.
Le jugement est intervenu le vendredi 31 mai 2013. La plainte des associations a été reconnue juste.
Les cinq associations
saluent cette remarquable décision de justice et se réjouissent que le
texte sanctionnant l’incitation à la violence contre les femmes ait
trouvé son application. (source)
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Extrait de l'article : "Pour «renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j’peuxt’faire un enfant et t’casser le nez sur un coup de tête», ainsi que «ferme ta gueule ou tu vas de faire marie-trintigner (...)», il a été reconnu coupable de «provocation à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur sexe».
Pour les juges, le néologisme «marie-trintigner» employé dans la chanson «Saint-Valentin» marque le point culminant de la «banalisation des violences faites aux femmes». Il soulignent que la mort tragique de l’actrice Marie Trintignant, morte sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat, est récupérée «d’une manière particulièrement choquante pour servir la rime», et est présentée «comme une simple menace qui peut être mise à exécution si la femme-objet évoquée dans la chanson (...) ne se soumet pas en silence aux volontés de l’homme».