vendredi 15 octobre 2010

Paris Match : le poids des misogynes...

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Je me suis trouvée avec Paris Match du 2 octobre dans les mains, quelle chance !
• entre le texte adoration sur Cantat (les médias ne l'ont jamais autant encensé que depuis qu'il a battu une femme à mort),
• l'article sempiternel sur une ex-jeune star devenue "une feeeeemme" par la grâce de son amoureux, un mec super, grâce auquel elle a réussi à surpasser sa pudeur pour se désaper par temps gris en forêt pour Paris Match ... ah l'amour moi ça me fait rêver...
- Mais ce que j'ai préféré dans ce grand journal (groupe Lagardère) que la presse mondiale nous envie ... ce sont les 6 pages couleur et photos d'interview chaleureuses spécial Khadafi...

Et une militante féministe du Québec nous a fait parvenir sa lettre à Paris Match ... en voici quelques extraits. Vous pouvez vous y associer (si vous avez vu Paris Match),
voir la page contact du journal http://ezteam.parismatch.com/contact/send

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Demande d’explications à Paris Match
À l’attention de Monsieur Olivier Royant,
Directeur de la rédaction
Mardi 12 octobre 2010

Dans votre numéro 3203 du 7 au 13 octobre 2010, Benjamin Locoge termine l’article "Bertrand Cantat : Le retour du sombre héros" relativement à sa présence sur scène et sur disque, en écrivant : «C’est aujourd’hui son droit».

Pourquoi, dans vos pages, ne faites-vous pas de place au droit de vivre de Marie Trintignant? Au droit de ses fils d’avoir une mère vivante ? Au droit de ses amis de bénéficier de son amitié? Au droit de ses parents de décéder après leur enfant ? Au droit de ses fans de continuer à l’admirer dans de récentes réalisations? Au droit des femmes de vivre ?

Dans le même numéro, vous exhibez la nudité de la chanteuse Lori en prétendant qu’elle est «Bien dans sa tête, bien dans son corps»; pourquoi ne traitez-vous pas le chanteur Bertrand Cantat de la même façon? Parce qu’il n’est pas bien, ni dans sa tête, ni dans son corps? (...)

Vous amplifiez la misogynie du numéro 3203 avec Wolinski à la page 114 qui prétend que les femmes déterminent leur vote avec leur culotte.

Jamais de telles infériorisations passeraient inaperçues si elles concernaient une race, une ethnie, une classe sociale, une profession. (...)

Qu’enviez-vous donc aux femmes pour ressentir un tel besoin de les ridiculiser, un tel plaisir à les humilier, une telle pulsion à les anéantir?

(...) Il apparaît qu’il est difficile, problématique voire impossible pour vous de reconnaître le droit des femmes à la vie, à la dignité et à l’accomplissement personnel.

Lucie P.
Montréal, Québec