jeudi 11 septembre 2008

l’avortement et le sens du mot CHOIX



Ce texte, repris au fil du clavier du blog américain Feministing à l'occasion de la campagne électorale américaine, éclaire simplement la question de l’avortement en général de manière très sobre. Thank you Feministing !


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Sarah Palin et le sens du mot «choix»


“Cara (une bloggeuse) a fait une note super : «it’s not a choice it’s a child» : ce n’est pas un choix c’est un enfant. Elle est agacée de la manière dont les opposants à l’avortement parlent de choix héroïque pour Sarah Palin - candidate à la vice présidence (qui a poursuivi sa grossesse après un diagnostic de trisomie 21).


Ce sont les anti-choix qui ont pour cri de ralliement «ce n’est pas un choix, c’est un enfant» afin de forcer les femmes à poursuivre une grossesse. Et moi je suis là, aussi pro-choix que possible, vraiment emmerdée par des conservateurs qui décrivent cet enfant-là, bien réel, comme un choix politique plutôt que comme l’enfant qu’il est.


Maintenant on apprend que Bristol, 17 ans, fille de Sarah Palin, est enceinte. Dans les bulletins d’information, l’équipe McCain a bien soin de mentionner : «Bristol Palin a pris par elle-même la décision de garder le bébé»


Il est évident que ce communiqué a été fait pour rassurer le grand public : Bristol n’a pas été forcée à cette décision (après tout, elle a bel et bien une mère opposante radicale au droit de choisir et qui a un ticket républicain dans la main).
Il y a une hypocrisie assez énorme qui se joue là : John McCain et Sarah Palin NE CROIENT PAS QUE LES FEMMES ONT LE DROIT DE CHOISIR. Il est donc complètement absurde pendant la campagne électorale d’insister sur le fait que Bristol «a pris cette décision», tout en se battant pour supprimer ce choix.


En réalité, le vrai «choix» de Bristol n’était probablement pas de poursuivre ou non sa grossesse, mais plutôt d’élever l’enfant elle-même ou de le confier à l’adoption. Mais l’équipe McCain insiste sur la libre décision de Bristol pour rassurer l’opinion : cette grossesse n’est pas forcée. Ils savent que le grand public veut se sentir rassuré de savoir qu’il s’agissait du CHOIX de Bristol. Et venant de l’équipe Mc Cain, opposée au droit de choisir, cette déclaration est révoltante.


Comme je l’ai lu dans la presse récemment, pendant les primaires de 2000, McCain disait que si sa fille était enceinte, ce serait une «décision familiale» : «La décision finale serait prise par Meghan avec l’avis et conseil de sa mère et moi.» Lorsque des journalistes ont objecté à Mc Cain que cela faisait de lui, de fait, un pro-choix, Mc Cain s’est agacé : «Je ne pense pas que ce soit une position pro-choix de dire que ma fille, ma femme et moi, discuterions de quelque chose qui est une affaire familiale dont nous avons à décider». En d’autres termes : ma famille et ma fille méritent ce choix mais les autres femmes : NON !


Ceci est de la même veine que les discours sur la décision de Sarah Palin de poursuivre la grossesse après un diagnostic de trisomie ou la décision de Bristol Palin de mener à terme sa grossesse. Ces décisions sont vues par les Républicains anti-choix comme une affirmation que Palin partage leurs valeurs. Mais le message sous-jacent que chaque femme A LE CHOIX est une affirmation de valeurs pro-choix.” (texte original ici)