mardi 30 novembre 2010

colloque « Handicap, Affectivité (à 2 boules), sexualité, dignité »


Un colloque « Handicap, Affectivité, sexualité, dignité », était organisé le 26 novembre à la mairie de Paris... mais la manière dont il était organisé et le choix des intervenant-es ont été dénoncés : ce colloque faisait en réalité la promotion du "service sexuel" ...

>> lire dans la rubrique "Rebonds" de Libération, l'article "Les handicapés ont-ils droit à une vie sexuelle ?" de Véronique Dubarry adjointe verte au Maire de Paris, en charge des personnes en situation de handicap ... qui sous couvert d'humanisme envers les handicapés (hommes) cherche à promouvoir une forme de prostitution.

Extrait : «La question de la sexualité des personnes handicapées fait encore frémir, elle fait peur. Peut-être parce que notre passé collectif en la matière est effrayant : avortements forcés, périodes d’eugénisme, viols dans les institutions… Tout cela rend difficile un discours posé et serein. Sujet tabou, «effrayant», passionné… et complexe. Complexe parce que chaque situation est particulière : en fonction de chaque personne, du type de handicap, de l’âge, de la vie en établissement, à domicile… Et certaines réalités fort dérangeantes : ces aides-soignants confrontés aux pulsions de leurs malades, ces éducateurs qui racontent qu’ils sont «bien obligés d’emmener leurs pensionnaires aux putes», ou bien cette femme d’une soixantaine d’années demandant que quelque chose soit mis en place pour qu’elle n’ait plus, tous les matins, à masturber son fils handicapé mental, sous la douche…» lire en totalité ICI sur le site de Libération

>> en réponse à ce "colloque", 17 associations et 122 personnalités ont affirmé «Oui à la sexualité, mais sans violences ni emprise du marché».

Extrait de la Lettre ouverte (signée par de nombreuses associations et personnalités).
à madame Véronique Dubarry, Adjointe au Maire de Paris en charge des personnes en situation de handicap,
monsieur Ryadh Sallem, président de CQFD

copie à monsieur Bertrand Delanoé, Maire de Paris
madame Fatima Lallem, Adjointe chargée de l’égalité femmes/hommes
monsieur Marcel Nuss, Parrain du colloque
«Nous, femmes, handicapées ou non, sommes convaincues, comme les organisateurs du colloque, qu’il est temps de trouver des réponses aux désirs d’affectivité, d’intimité, de sexualité des personnes handicapées. Mais nous refusons la facilité qui conduirait à prétendre les trouver dans le domaine marchand. Nous appelons donc à l’ouverture, en la matière, d’un véritable dialogue.» lire en totalité sur le site du Nid ICI

>> Un ami, responsable d'une personne adulte handicapée, a lu l'article de Mme Dubarry et me transmet sa réaction ironique (extraits) :

"à Madame Dubarry : J'ai lu votre passionnante tribune dans Libération du 25 novembre 2010 "Les handicapés ont-ils droit à une vie sexuelle" et, comme parent d'une personne handicapée, je me permets de vous faire quelques suggestions pour aller jusqu'au bout de votre démarche.
D'abord, j'aurais bien aimé que vous citiez l'exemple de tous ces pères sexagénaires, obligés de masturber leur fille handicapée sous la douche, faute de structure adéquate pour satisfaire leurs besoins.
Et puis, on doit aussi penser qu'il y a les parents de handicapé(e)s homosexuel(le)s (il paraît que ce n'est plus un handicap en soi, et rien n'interdit de penser que les handicapés peuvent être homosexuel(le)s, non ?), qui doivent prendre sur eux pour jouer leur rôle de parents jusqu'au bout, parce que la société n'a rien prévu…

Je souhaite sincèrement qu'après avoir été en charge des handicapés, vous puissiez accéder à des fonctions supérieures, où vous pourrez, par exemple, vous pencher sur le sort des personnes âgées, de plus en plus nombreuses dans notre pays et dont la solitude sexuelle vaut largement celle des handicapé(e)s. Toutes ces vieilles femmes seules, que des bras jeunes pourraient réchauffer vigoureusement… Tous ces vieux messieurs, trop fatigués pour aller courir sur les boulevards des maréchaux…
Naturellement, tous ces services, coûtent cher et il faudrait trouver l'argent quelque part pour les financer… Alors, je me permets une petite suggestion, pour vous aider dans votre œuvre, ce serait de supprimer les RMI et RSA : des hordes de jeunes (et de moins jeunes) seraient alors prêts, pour seulement quelques pièces, à rendre les services que l'on attend d'eux. Quel bienfait pour la société tout entière !
Cela dit, pour en revenir à votre action en faveur de la sexualité des handicapés, je dois dire que le meilleur, c'est qu'elle aurait pour principal effet d'éradiquer ce fléau, stigmatisé par les principales religions, j'ai nommé la masturbation (...)"