Juste pour signaler une analyse féministe pertinente +++ à propos de la campagne de matraquage publicitaire de Canal + avec sa "Maison Close".
À lire sur le site de La Meute contre la publicité sexiste, la réaction de Claudine Legardinier :
"La France réconciliée autour des bordels de papa
Maison close, série sur Canal+ (affiches dans la rue + film publicitaire au cinéma)
Personne n'a pu échapper au matraquage. Les affiches de Canal nous sont imposées dans chaque bourgade de France et de Navarre, jusqu'à écœurement. Maison close. Pourquoi se casser à chercher un titre original ? Le bordel, en France, est un fantasme increvable. Et le simple mot de « maison close » agit comme un sésame. En avant pour les tentures rouges, les parfums sulfureux, les frissons libidineux.
Avec de toutes jeunes femmes pleine page, si joliment photographiées, Canal joue sur du velours. Les affiches caressent le regard masculin dans le sens du poil. Sûres de leur coup : « Les hommes rêvent d'y entrer, elles se battent pour en sortir. » Une chose est sûre. Le regard qu'on nous impose n'est pas celui des femmes qui se battent pour en sortir. Comme toujours, il est celui du « client », détenteur du pouvoir, du fric et du fantasme. La bande-annonce sur le site de la chaine en est l'indiscutable expression en se plaçant littéralement dans sa peau à lui, invité à franchir la lourde porte de ce bordel de luxe sur ces mots susurrés : « Bienvenue au Paradis… »
Pour la bonne conscience, Canal y va de sa présentation : « Trois femmes tentent d'échapper à la servitude »… Servitude, le mot est lâché. On ne dira pas qu'on racole. Le slogan « elles font tout pour en sortir » et le laïus sur la servitude sont là pour rassurer les féministes. Canal a assuré ses arrières... SUITE à lire sur le site de la Meute ICI (à la date du 30 septembre 2010)...
(Claudine Legardinier est journaliste, auteure de plusieurs livres sur la prostitution, sur le féminisme, et militante au Mouvement du Nid.)