mercredi 30 mars 2016

Au pays des "Droits de l'homme" sur ces "Sales putes !" de femmes

Tout est dit dans mon titre (maintenant que nous avons le verdict du procès Orelsan)...
C'est tellement évident qu'il y a 2 poids, 2 mesures... J'ai parlé de l'affaire dès ses débuts, il y a plusieurs années, rechercher sur ce blog en tapant le mot "Orelsan" (en haut colonne de droite)...

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Des articles formidables reprennent les points de Droit, expriment très justement les conséquences du résultat de ce procès...

- "Affaire Orelsan : des magistrats contre le Droit" à lire ICI...
Souligne notamment cet écueil : "...si la diffusion est, par principe, libre («le domaine de la création artistique, parce qu’il est le fruit de l’imaginaire du créateur, est soumis à un régime de liberté renforcée», affirme l’arrêt, ignorant superbement le sens exact du mot «création»), alors aucun contrôle ne peut plus s’exercer sur la diffusion de propos incitant à la haine raciale ou au meurtre, ou d’images pédopornographiques, pour peu qu’elle ait lieu dans un cadre artistique ou fictionnel."


- "Affaire Orelsan : pour en finir avec l'idée d’extraterritorialité de l'Art" à lire ICI... "Extraterritorialité de l’art" = L’art hors de l’éthique et du droit.

(articles postés sur le FB d'Osez le féminisme Nice)

- Sur le site des "Effrontées", une affiche
explicite... à voir ICI...


- Communiqué du HCE (Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes) "Relaxe d'Orelsan le sexisme constitue le terreau des violences machistes, le droit doit contribuer à le faire reculer"  à lire ICI...  

- Un article d'Isabelle Alonso (de 2009), "l'opinel d'Orelsan" détaillé, son texte évoque en pratique ces histoires de censure et qui est en réalisé censuré... à lire ICI...

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À titre perso je reviens toujours vers la réflexion dense et claire d'Andrea Dworkin

- sur les mots : «... les hommes ont le pouvoir de nommer, un pouvoir immense et sublime. Ce pouvoir de nommer permet aux hommes de définir l’ensemble du champ de l’expérience, de déterminer limites et valeurs, d’assigner à chaque chose son domaine et ses attributs, de décider ce qui peut et ne peut pas être exprimé, de contrôler jusqu’à la perception. (...) La suprématie masculine est fusionnée au langage de sorte que chaque phrase la proclame et la renforce...»

- sur l’État et la Justice (puisqu'Orelsan bénéficie d'argent public et des faveurs de la justice) : «Dans chaque acte de brutalité à notre égard, ce que nous voyons c’est un lâche. Le mari qui bat sa femme a besoin du soutien de l’État pour continuer. Et il l’obtient...»
«Les tribunaux ne commettent pas de gestes politiques contre les femmes, non, lorsqu’ils sont organisés pour appuyer les violeurs et les batteurs de femmes... Cela n’est pas politique... Rien de ce qui nous est arrivé par le passé n’est politique...»  ("Pouvoir et violence sexiste" éd. Sisyphe)

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épilogue : Personne ne gagne, le droit de propager la haine des femmes progresse. L'homme soumet tout à lui, enfin il essaie, les femmes comme la Nature. Face à Elle, même avec des armes lourdes ou des joyaux technologiques, il n'est RIEN, on le constate un peu mieux tous les jours. S'il y a une Justice elle s'exerce au moins là... pour le reste...