dimanche 28 décembre 2008

“Une chambre à soi” de Virginia Woolf ... et ma chambre à moi ;o)


J'ai eu envie de lire “Une chambre à soi” après l’avoir vu jouer au théâtre récemment par Edith Scob... et plus simplement pour l'amour de son titre.

Je me suis sentie très proche de son texte par toutes ces heures nocturnes ou du petit matin, quand (enfin) l'espace devient un espace à moi. La liberté, la tranquillité, le silence “à l'arrachée”. C’est une chambre à soi de fortune ;o)

Admirable, revigorant, ce pamphlet reste d'actualité. Je ressens un écho très fort entre Andrea Dworkin (le soi du mâle, jamais assez gros, qui se nourrit des femmes) et Virginia Woolf (les femmes sont les miroirs grossissants des hommes). Du temps de Virginia Woolf (1882-1941) les femmes passent de la loi du père à celle du mari, sans la possibilité de vivre indépendantes financièrement. Les nombreuses maternités prennent tout le temps des femmes.

Ce que j'aime par dessus tout dans son livre c'est comment elle démontre l'importance capitale de choses matérielles, dont on ne discute pas habituellement, quand on parle de création : de l'espace et du temps. Elle relie ce "terre à terre" à la création, la poésie, la production littéraire. Et aujourd'hui il y a encore beaucoup de cela. Son exhortation finale à produire, vibre comme une résurrection (de la soeur imaginée de Shakespeare et de tant d'autres représentées par cet exemple) : au lieu de conclure son texte, elle l'ouvre au contraire très largement à chacune d'entre nous ! On pensait n'avoir rien, pas même une chambre ou un coin à soi, et on quitte le livre avec ce cadeau ;o)