Une publicité sexiste est signalée aux Chiennes de garde. Il s'agit d'une publicité pleine page (ici retouchée par ajout de texte) pour "le roi de la capote" (vente en ligne de préservatifs) dans le journal gratuit "CAMPUS MAG" (n°153 de nov. 2010) destiné aux lycéen-es et étudiant-es.
Extrait du courriel de signalement : (lettre envoyée à Mme Johanna Naon, Directrice de la publication de Campus Mag)
"... Cette publicité que vous publiez dans votre journal pour adolescents et jeunes adultes est honteusement sexiste. Nous sommes en plein dans les clichés et poncifs les plus éculés : l’homme studieux, et d’ailleurs fort sympathique, face à la tentatrice. La tête de la tentatrice a été coupée par le photographe, car la femme, c’est connu, n’a pas besoin de tête. Même quand elle fait des études supérieures ? La femme est une tentatrice qui détourne l’homme de son travail : message induit par la photo. Et l’homme doit se protéger des maladies véhiculées par la tentatrice. À quand une publicité spirituelle qui montrerait la situation inversée ? La jeune fille studieuse face à un séducteur sans tête. Quel humour, quelle imagination cela démontrerait.
Mais surtout, votre publicité est dangereuse. Elle suggère que le préservatif protège l’homme qui en a besoin, et par voie de conséquence que les femmes n’en ont pas besoin.
Vous ignorez donc que les femmes sont beaucoup plus sensibles au VIH que les hommes, que la contamination frappe tellement les femmes que le rapport femme/homme de personnes contaminées est passé de 1 femme pour 8 hommes il y a 10 ans, à 1 femme pour 2,7 hommes actuellement, et que toutes les instances sanitaires sont en alerte sur cette progression.
Dans un journal destiné aux lycéennes et aux étudiantes, vous diffusez des images suggérant fortement que le préservatif ne concerne pas les filles. Il y a de quoi être consterné ! Vous devriez veiller aux messages que propagent les publicités que vous insérez dans votre journal. Je transmets cette lettre au président de l’agence de recherche contre le sida...." Mme N.R.
>> à lire pour s'informer sur le site d'information Les Nouvelles News, un article sur l'image des femmes dans les médias ICI
>> pour remercier le journal CAMPUG MAG de son image de l'étudiantE :
- par courrier : 2NK Médias/Groupe Campus - Mme Johanna Naon - 56, rue Gabriel Peri - 92120 Montrouge
- par mail : page contact ICI
>> pour aller plus loin et informer Monsieur Luc Chatel (Ministre de l'Éducation) et Madame Jeannette Bougrab (secrétaire d'État) chargés de l'Éducation, la Jeunesse et la Vie associative ... préoccupés des discriminations sexistes dans le monde éducatif ...
- par courrier : M. Luc Chatel, Mme Jeannette BOUGRAB Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative
110 rue de Grenelle
75357 Paris SP 07
- par mail : page contact ICI
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Comme pour toute publicité sexiste vous pouvez adresser une plainte à l'ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) 11 rue St Florentin - 75008 PARIS ou par mail contact@arpp-pub.org ... L'ARPP affirme recevoir très peu de plaintes concernant la publicité sexiste, à nous de la démentir... Il existe aussi un Jury de Déontologie Publicitaire auprès duquel vous pouvez porter plainte (voir ICI).
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Complément le 15 décembre 2010 : un autre courrier de protestation adressé à Mme Johanna Naon, Directrice de la publication de Campus Mag nous est envoyé pour information, en voici un extrait :
"Campus Mag n° 153 de novembre 2010 : Sur la page 25, en pleine page, est publiée une publicité pour préservatif réactivant tous les symboles sexistes qui perpétuent les stéréotypes sous-jacents à l’inégalité entre femmes et hommes.(...)
Le message véhiculé est à contre courant d’une société où les femmes prouvent qu’elles ont une tête pensante, qu’elles sont des étudiantes compétentes, et ne se réduisent pas à des objets sexuels...
Pourquoi passer une publicité qui a une vision aussi ringarde des relations hommes-femmes ? Ne pourrait-on montrer une image de relation amoureuse et sexuelle sincère et égalitaire ?
Je réagis également sur le sens unique de cette pub : elle véhicule le message que les hommes doivent se protéger mais qu’en est-il des filles? comme si le préservatif ne concernait pas les filles alors que la contamination frappe tellement les femmes ... et que toutes les instances sanitaires sont en alerte sur cette progression.
Je vous remercie de veiller à l’avenir aux messages que propagent les publicités que vous insérez dans votre journal.
Copie de cette lettre à l’Agence nationale de recherche contre le sida ainsi qu’à l’ARPP..." Mme C. D.
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Ajouté le 3 mars 2011 : 3 plaintes ont été déposées contre cette publicité, elle sont passées devant le JDP (Jury de Déontologie Publicitaire) le 23 février 2011, et y ont été rejetées ! à lire ICI...